Le retour

Toutes les bonnes choses ont une fin, et là pour nous c’est l’heure du retour…C’est bizarre, on est à la fois triste que ça se termine et content de retrouver notre chez nous (et notre petit Zion)…Une chose est sûre, il va nous falloir quelques jours pour se reconnecter à la vie “réelle”!

Nous décidons de partir de Marie-Galante directement vers Trinité, en passant au vent de la Dominique. Une nav qu’il y a quelques mois je n’aurai même pas imaginé mais qui nous semble aujourd’hui la meilleure option pour éviter de faire tout le tour de la Martinique.

De Grand Bourg (petit port au sud de Marie-Galante) à Trinité, il y a 75 miles, soit environ 14h avec une vitesse moyenne de 5 nœuds…Le départ est donc prévu à 2h du mat…

2h, pas un pet de vent, nous sortons du port de Grand Bourg au moteur…Entre les 2 bouées d’entrée de chenal, et ce malgré notre vigilance, nous nous prenons un casier de pêche dans l’hélice…le moteur est stoppé net!!!!

Il n’y a pas 36000 solutions: il faut plonger (dans le noir) pour découper ce satané bout!!!

Boris accroché au bateau par un harnais et équipé d’une lampe frontale et d’un couteau, plonge pour nous tirer d’affaire…moi à la barre, je surveille s’il n’y a pas de requin à l’horizon!!!

Après 1h de bataille sous-marine, une lampe noyée, à notre grande joie, le moteur redémarre sans problème!!!

“Re-départ” à 3h…avec plus de 75 miles à faire, car nous avons dérivé entre temps!

La navigation est calme, la mer est belle mais le vent se fait attendre…il va se lever finalement avec le soleil!!!

On avance bien, 5-6 nœuds au speedo, mais malgré ça la Dominique nous semble sans fin…Petit contrôle sur le GPS…On fait du 2-3 noeuds!!!! En gros, on est train de se prendre 2 à3 noeuds de courant dans le pif!

On a pas le choix, il faut mettre le moteur en plus des voiles si on veut arriver avant la nuit à Trinité!

Arrivée au Nord de la Martinique, le courant se calme enfin!!! Malgré tout, nous arrivons au coucher du soleil à Trinité (où nous ne sommes jamais allé avec Troïka)…Je reste à l’avant du bateau pour surveiller les casiers et repérer les bouées d’entrée qui ne sont pas faciles à distinguées avec les lumières de la ville en fond!

19h, nous mouillons enfin à Trinité!!!  On aurait du écouter notre ami Jeff qui nous conseillait de partir de Petite-Terre en cours d’après-midi…La nav aurait été plus longue, mais on serait parti de jour et arrivé de jour, donc pas de stress avec ces ‘p….’ de casiers!!! On saura pour la prochaine fois!!!

Le lendemain, “petite” navigation de Trinité au Robert, en slalomant entre les casiers pour changer!!! La mer est plutôt calme, sauf …à la ‘table du diable’ (Caravelle), qui porte bien son nom, la mer y est déchainée!!!

Après 2h sous voiles, nous arrivons par le Nord à l’entrée de la baie du Robert, la même que nous avions quitté il y a presque 5 mois en direction du Sud: la boucle est bouclée!!!

Petit détour par l’îlet Madame, où Jérémy nous attend pour le déjeuner, curieux d’entendre nos aventures!!!

En fin d’aprem, nous retrouvons notre corps-mort (et la vie aquatique qui s’y est développée!) de la baie Royale…

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On a tout juste le temps de ranger nos affaires, qu’Arnaud vient nous récupérer pour nous ramener à la maison…

Ca y est, là c’est fini… En pleurs

Petite-Terre : le meilleur pour la fin…

Petite-Terre, c’est deux petits ilots (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) situés entre la Désirade et Marie-Galante. Pour y aller, il faut une mer calme, surtout pas de houle du Nord, car les cayes entourant le lagon peuvent faire déferler la mer et rendre l’accès dangereux voir impossible!

Ca tombe bien, en ce moment la mer est exceptionnellement calme (1 m de houle)….ça serait dommage de ne pas en profiter…

On ne va pas regretter ce petit détour!

A l’entrée du lagon, une dizaine de dauphins nous accueillent….ils semblent nous montrer la passe! Après 5 mois sur le bateau, ce sont les 1ers qu’on voit…on les croyait en voie de disparition!

Le mouillage (sur bouée, car c’est une réserve) est entre les deux ilots…L’accès à Terre-de-Haut est interdit, car c’est une réserve d’oiseux. Sur Terre-de-Bas, il y a un phare et quelques habitants: un gardien de la réserve et des iguanes!

Sous l’eau, c’est tout aussi beau: requins citrons au bord de la plage, poissons perroquets énormes, barracudas effrayants,….

Au coucher du soleil, on est invité à prendre l’apéro sur Maëva, le bateau de Jeff, un suisse avec qui on sympathise…A notre tour on l’invite sur Trotro pour un barbec de daurade (acheté à un pêcheur de Marie-Galante, car en ce moment on est pas bien chanceux de ce coté là!)

Le lendemain matin, on décide de partir avec Jeff sur son annexe, pour essayer d’approcher les dauphins…voir de nager avec eux….Mais le gardien nous interdit d’utiliser l’annexe pour sillonner la réserve (“l’utilisation des annexes: uniquement pour débarquer sur la plage, pas pour faire de l’exploration!”)…Pas cool…

Et ben si c’est comme ça, on y va à la nage…sauf que c’est loin…et qu’il y a du courant…je ne me sens pas capable d’y aller…Jeff et Bobo y vont…et ils vont réussir à nager avec les dauphins…magique!!!

Marie-Galante, la galette

3 fois que nous naviguons dans les eaux guadeloupéennes sans jamais pouvoir aller à Marie-Galante, face au vent et au courant….mais cette fois, en partant de Pointe-à-Pitre c’est possible!!!

Le mouillage de l’anse Canot est magnifique, et on ne sait pas pourquoi les gens y viennent que pour la journée…nous y passons la nuit…quoi de mieux qu’un petit plouf dans une eau transparente au réveil…(ça va nous manquer!)

Pour faire le tour de l’île, on loue un scooter à St Louis…Gueule Grand Gouffre, Caye Plate, Capesterre et ses belles plages (dommage qu’il y ait des algues), les moulins (une centaine sur l’île), les distilleries,…une journée bien remplie qui s’est terminée par une pièce de théatre (en créole…guadeloupéen!).

 

La rivière salée

La rivière salée se trouve entre les 2 ailes du papillon de la Guadeloupe, c’est le moyen le plus rapide d’aller du Nord de la Guadeloupe (Grand-cul-de-sac marin) au Sud (Petit-cul-de-sac marin et Pointe-à-Pitre).

Le seul hic (pour les voiliers), c’est qu’il y a des ponts…et qu’ils ne s’ouvrent qu’une fois par jour…Le 1er (Pont de l’Alliance) à 4h30 et le 2ème (Pont de la Gabarre) à 5h…Pour ne pas louper l’ouverture, nous avons décidé de mouiller la veille devant le 1er pont…dans un décor de mangrove…plein de moustiques…avec comme bruit de fond l’autoroute!!! Ajoutez à cela la peur de se prendre un bateau de pêche filant à toute allure…

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Après avoir passé les 2 ponts, nous arrivons au lever du soleil à Pointe-à-Pitre…avec une seule envie: dormir au calme…à la marina!!! Le service 24/24 de la marina ne répondant pas, on accoste le ponton à fuel…où on dort 2 bonnes heures…Au réveil,on en profite pour faire le plein et on prend une place à quai à la marina…le grand luxe: eau et électricité à volonté, douches, machines à laver le linge, supermarchés et restaurants à 2 pas…

On en profite donc pour faire quelques lessives, les courses, le nettoyage du bateau et quelques bricolages…en tête de mât, avec la réparation de notre feu de mouillage…

Guadeloupe…Grand-Cul-de-Sac Marin

En partant de Montserrat, notre objectif était d’arriver dans le Grand-Cul-de-Sac Marin, au Nord de la Guadeloupe… ça n’a pas été facile…il a fallut serrer le vent au maximum…et malgré celà, au bout de 4h, notre cap était plutôt sur Deshaies (Ouest de la Guadeloupe)…Le vent était faible et le courant contre nous (environ 1 noeud)…bref on dérivait plus qu’on avançait! Mais la tendance s’inversa vers 12h…le vent forcit, tourna plus au Nord et le courant s’inversa…

Après 10h de nav, on arrive finalement devant le chenal d’entrée de Ste Rose…les bouées ne sont pas faciles à repérer…la dernière est même manquante…il y a des cayes partout…le soleil se cachent derrière les nuages, impossible de voir où il faut passer…même le GPS ne s’y retrouve pas…on patiente… à 2 doigts de mouiller dans le chenal, des pêcheurs nous indiquent le chemin!!!

On se retrouve dans un petit port de pêche, derrière une digue, avec seulement un autre bateau au mouillage…l’endroit est calme, à l’abris de la houle (ça nous change de Montserrat)…une bonne nuit nous attend!!

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La ville est sympa (avec une bonne boulangerie!!!), il y a plein d’endroits à voir…c’est décidé, on reste quelques jours!!!

Samedi matin, on part explorer le Grand-Cul-de-Sac en annexe…eh oui avec Freddy c’est désormais possible!!!

Après avoir serpenté de long en large la mangrove durant plus d’1h, on trouve finalement l’embouchure de la Rivière Moustique, que l’on remonte tranquillement: le paysage change au fur et à mesure qu’on rentre dans les terres…

Après un petit pic nic au bord de la Rivière, on prend la direction du “large” et des les îlets de Carénage: réserve de Frégates et un îlet de de sable blanc.

Pliés en 4 après plus de 10 milles en annexe dans la journée, on apprécie de s’allonger sur les couchettes du bateau. Après le moteur, c’est l’annexe qu’il faudra changer (un peu plus grande serait pas mal) pour faire des explorations comme celle-la!

Le lendemain il est temps de quitter Sainte Rose pour se rapprocher de la rivière salée. Sous un temps à grains, on a du mal à trouver les passes d’entrée au milieux des cayes. Trempés, on décide de prendre la passe à Fajou, la plus large, et de mouiller au plus vite devant l’ilet à Fajou. L’endroit est superbe, d’autant plus que la dizaine de bateaux présents repartent à la tombée de la nuit (demain c’est lundi, au boulot!) et on se retrouve seuls au mouillage. Petite surprise au réveil pendant la baignade : il n’y qu’un 1m90 de fond, ce qui fait tout juste 20cm sous notre quille (le vent a tourné pendant la nuit)! On a eu chaud …

Montserrat…et son volcan!

Le volcan de Montserrat (la Soufrière de Galway), éteint depuis longtemps, s’est réveillé depuis 1995. Les premières éruptions entrainent l’évacuation du sud de l’île et de sa capitale , Plymouth, qui ont été par la suite ensevelis sous les cendres et roches volcaniques. En fait, c’est le dôme du volcan qui n’arrête pas de grossir (accumulation de lave) et qui s’effondre  régulièrement depuis ces 15 dernières années.

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Il y a également des éruptions ‘explosives’ qui envoient des tonnes de cendre à plus de 10000m d’altitude. La dernière date de 2010 et on s’en souvient car on avait reçu des cendres jusqu’en Martinique!

Seul le Nord de l’ile est épargné, la population (les 5000 qui sont restés sur 12000 avant éruption) s’y est réfugiée. La partie Sud est une zone d’exclusion ou on ne peut accéder qu’avec un guide. On trouve alors un taxi/guide qui nous fait le tour de l’ile, en compagnie d’un couple de hollandais (également sur un voilier) pour partager les frais.

Les dégâts sont impressionnants : la ville a été complètement recouverte, on ne voit plus que le dernier étage des bâtiments de 3 étages à l’origine! l y avait également un mouillage (Old Road Bay) qui a complètement disparu aujourd’hui : la terre s’est avancée sur la mer de plusieurs centaines de mètres! On voit les restes du ponton…aujourd’hui au milieu de la végétation à plus de 200m du rivage…

St Kitts et Nevis

Les 20 miles qui séparent Statia de St Kitts (canal de 7 milles), sont normalement pépères, mais pour nous la nav était plus longue que prévue car on avait le vent dans le nez (il a complètement tourné au SE) et la mer était hachée. Bref, on a du faire les 10 derniers miles au moteur…pas passionnant!

Mouillage à Basseterre (capitale de St Kitts, où se trouvent les douanes). On arrive en annexe au ponton des ‘cruiseships’ et on découvre une ville ‘Disney’ faite pour les passagers des paquebots. Bijouteries, resto et autres boutiques de souvenirs venus tout droit de Chine. Pas terrible au premier abord, mais finalement derrière ce masque on trouve la ‘vraie ville’ antillaise :  grouillante de monde, grillades en pleine rue, concerts et sound system partout… quelques courses et une bonne soirée pour nous!

On décide le lendemain d’aller mouiller dans une autre baie (White House) bien plus tranquille! C’est là que Allan et Muriel nous ont rejoint à bord de leur catamaran Foreigner…On s’était rencontré au carénage du Marin en mai 2010…plein de choses à se raconter…on passe le dimanche ensemble: déjeuner sur leur bateau et apéro-dinatoire sur le notre…Je vois qu’ils ont à bord de leur bateau un petit hors-bord pour annexe qu’ils n’utilisent pas vraiment… c’est leur moteur de ‘secours’. Je demande à tout hasard s’il n’est pas à vendre…après  quelques négociations, on se met d’accord sur un prix très raisonnable…pour que finalement Allan décide de nous offrir le moteur! il a 10 ans, mais il est comme neuf, car il n’a servi qu’une vingtaine d’heures… ça tombe bien, le notre est en fin de vie, et commence sérieusement à montrer des signes de faiblesses (sans compter le bruit qu’il fait!)

On garde donc ‘Sac à clous 2’ au fond du coffre et on accueille avec joie Freddy (Mercury) à l’arrière de l’annexe!

Petite navigation d’une heure pour rejoindre Nevis, faire le tour de la ville de Charlestown (bien sympa), quelques courses et la clearance de sortie…

Statia (St Eustache)

L’arrivée à Statia est surprenante, car il y a plus de porte-containers que de voiliers…la raison: Statia possède d’énormes réserves en fuel pour ravitailler ces monstres marins.
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Statia (tout comme Saba) est une ancienne colonie hollandaise, ce qui explique l’architecture des maisons et du fort. Oranjestad, la “capitale” (3000 habitants) était à l’époque le port le plus actif des Antilles, il reste quelques ruines de cette époque faste.
La ballade dans la ville est agréable, on s’y sent bien, les gens sont très accueillants. Ils ne voient pas beaucoup de touristes  et ca nous change un peu des Iles Vierges où on se sentait parfois être un porte-monnaie ambulant.Il y a même quelques perroquets en liberté en ville!
Après 2 jours de repos, on a réussi à se motiver à marcher jusqu’au sommet du volcan: the Quill (600m). On a bien fait, car après 2 bonnes heures de marche (escalade pour la fin) la vue est magnifique!!! Sur le chemin, rencontre avec des serpents (non venimeux!) et quelques Bernards l’Hermite.

Saba, l’inaccessible!

Malgré nos 17h de nav, en arrivant à Saba, on décide de faire un crochet au Sud de l’île à Fort Bay pour faire la clearance (douane)….Devant le port, la mer est dégueulasse…les bouées d’amarrage sont loin du quai…trop loin pour nous et notre annexe…et ben tant pis, on ne fait pas la douane…si on a un contrôle, on expliquera qu’on a essayé…en espérant qu’ils soient plus sympas et compréhensifs qu’aux USVI (pas difficile!).

On mouille dans le seul mouillage de l’île, devant d’immenses falaises…on est les seuls mouillés, les autres bateaux sont plus au large sur des bouées du National Park (à payer à la douane!).

Une bonne sieste et un magnifique snorkeling (beaucoup de tortues) occupent notre après-midi.

La nuit tombe et la mer semble de plus en plus agitée…la houle rentre dans la baie…le bateau est remué dans tous les sens…on a peur que notre ancre dérape et qu’on finisse dans les rochers…si on reste là, on va pas réussir à dormir, mieux vaut prendre une bouée à l’extérieur…la mer sera tout aussi agitée (voir plus), mais au moins on sera bien accroché…Le problème est qu’il fait nuit noire (la lune se lève qu’à 23h) et qu’on ne trouve pas les bouées…la poisse…on a pas le choix, il faut en trouver une (on ne peut plus mouiller car il y a 20m de fond)…après plusieurs aller-retour le long de la côte, on en trouve finalement une…maintenant reste plus qu’à nous y amarrer…pas facile avec cette houle…1er essai: on perd notre gaffe…heureusement qu’on en a une 2ème…après plusieurs essais, soit environ 1h depuis qu’on a relevé l’ancre, on réussit enfin!!! ouf!!!

Epuisés, on va malheureusement passer une nuit horrible, balloté dans tous les sens, les vagues déferlant même sur la coque, on se croirait en pleine navigation! (normal, les bouées sont au large!)

Au réveil, après 2 nuits quasi-blanches d’affilée, le départ pour Statia est unanime!!! (en espérant que ce soit mieux protégé!)

Petite frayeur:

En pleine navigation, au nord de Saba, un hélicoptère de l’armée nous survole…il s’approche de nous…descend à la surface de la mer, juste à quelques mètres derrière notre bateau et nous observe avec des jumelles…pas très rassuré, on se demande bien ce qu’il nous veut…c’est parce qu’on a pas fait notre clearance?…qu’on a pas payé le Marine Park (6 $US)?…ou bien c’est les parents qui ont lancé un avis de recherche, car ils avaient pas de nos nouvelles?….Après quelques minutes, l’hélico repart…Boris me “rassure” en me disant de ne pas m’étonner s’il y a un speed boat qui débarque pour fouiller le bateau….

Pas de speed boat…c’était juste un petit contrôle…ou alors il recherchait un bateau…en tous les cas, ça m’a bien fait flipper!!!

The Anegada Passage II: Le Retour

Après 4 jours dans le Nord Sound (Virgin Gorda) à se reposer, bricoler, ranger, nettoyer,…,profiter des “Happy Hours” et de la piscine du Yacht Club, la fenêtre météo tant attendue s’ouvre à nous: vent de secteur Nord Est de force 4 avec une mer agitée s’amortissant…parfait!!!

Le Anegada Passage est réputé difficile surtout dans ce sens, car on est contre le vent et le courant. Certains mettent parfois le double du temps de l’aller, contraints à tirer des bords…on est prévenu…paré psychologiquement on s’attend au pire… 17h à l’aller…ça peut faire 24h ou plus au retour!

Le départ vers Saba (meilleur cap que St Martin, car plus au sud) est donc fixé à dimanche 11 vers 17h, ce qui nous permet de partir et normalement d’arriver de jour!…une nuit toute entière en mer…

Le vent est bien NE, la mer est calme, avec toute la grand voile et tout le génois, on avance bien, à 6 noeuds (1/2 noeud de courant tout au plus), en plus on est pas obligé de faire du près serré…agréable…comme le ti punch qu’on s’est fait à l’heure de l’apéro!

Vers 18h30, la nuit tombe, plongé dans le noir (la lune se lève qu’à 22h), c’est notre pilote auto qui prend le relais à la barre! On voit seulement les étoiles et quelques lumières à l’horizon, un paquebot de croisière, et quelques autres voiliers profitant de cette belle météo!

Après un petit sandwich, on commence nos quarts…à tour de rôle on dort (du moins on essaye de dormir) 1 ou 2 heures à l’intérieur du bateau…

La nav passe vite…au lever du soleil, on aperçoit déjà Saba… il ne reste plus que 20 miles (sur les 83 estimés)…

On arrive sur Saba vers 10h… soit en un seul bord, 85 miles en 17h!!!

Anegada Express

Entre Virgin Gorda et Anegada, il y a 12 miles, ce n’est pas long surtout avec le vent qu’on a, mais la mer est agitée (malgré l’immense barrière de corail). Ca n’a pas empêché une photographe de nous prendre en photo depuis son annexe (quelle folle!!!…on avait déjà acheté une photo à un fou du même genre à Bequia, et faut dire que c’est plutôt sympa d’avoir une photo du bateau sous voile).
Pour voir les photos de Troïka sous voile, cliquez ici : http://www.digiproofs.com/ecom/g.pl?a=08x2xd60zdn9qck6 puis il faut chercher TROIKA dans la liste!
Après avoir essuyé quelques grains (pointe à 7,7 noeuds au près, avec 4 tours dans le génois et 1 ris dans la grand voile!), nous apercevons enfin Anegada (l’île est tellement plate qu’on ne la voit presque pas).
A hauteur du chenal d’entrée, nous affalons les voiles pour finir au moteur. L’arrivée n’est vraiment pas agréable, on est contre le vent et les vagues. Je prend peur lorsque j’aperçois juste derrière le bateau des vagues qui déferlent…des cayes qu’on aura de justesse évité?…non, ça bouge…ce sont 2 baleines…incroyable par 7m de fond…allez, on fait 1/2 tour pour les voir de plus près (pas trop quand même!)
Le mouillage d’Anegada est moins protégé qu’on le pensait, car le vent soulève la mer (il y a du fetch)…on est un peu remué, mais pour quelques jours ça ira…
Pour visiter l’île, on décide de louer un scooter…Génial, l’île est plate, les routes droites et en  bon état…en route…Petit tour de la “ville” de Settelment  (désertique), promenade le long de 2 magnifiques plages: une au vent: Loblolly, et une sous le vent: Pomato, et recherche des flamands roses au niveau des étangs…
On s’arrête le midi dans un resto bien sympa. Boris s’est amusé à "pyrograver“Troïka”  à l’aide d’une loupe dans un morceau de bois, qu’on a ensuite accroché au bar.
C’est là, qu’on capte rapidement nos mails, et la météo….qui annonce beaucoup de vent (25-30 noeuds)…pour cette nuit et demain….il est malheureusement plus sage de quitter notre mouillage (et donc Anegada)…
Nous rendons donc notre scooter plus tôt que prévu et levons l’ancre pour dormir au calme à North Sound (Virgin Gorda)

The Baths

Sur l’île de Virgin Gorda, se trouve le très célèbre site de “The Baths”: d’énormes rochers en granit empilés comme s’ils étaient tombés du ciel. On se ballade sous et entre les rochers, qui laissent découvrir des petites piscines naturelles. Sympa, quoi!

 

Jost Van “HIKE” and “DIVE”

Dommage que la plupart des touristes se contentent de rester à la plage et au “beach bar”, car la vue depuis les sommets de Jost Van Dyke est magnifique!!!
Le temps nous “bloquant” un peu sur l’île (beaucoup de vent), je me suis décidée a faire mon baptême de plongée (pour Boris c’était sa 2ème plongée)…Petit club bien sympa, un moniteur rien que pour nous 2, un essai du matériel à faible profondeur…tout pour mettre à l’aise!…la peur au ventre, je suis finalement descendu à 7m,  Boris beaucoup plus à l’aise est descendu à 15m…belle expérience…à refaire! Par contre, pas de photos, l’appareil ne descend qu’à 5m…

La folie des States!

Pour changer des mouillages tranquilles, on a décidé de mouiller à Charlotte-Amalie, capitale des USVI…et pour changer, ça change!!!

La ville est une usine à touristes à la ricaine avec une multitude de magasins détaxés (des bijouteries principalement)…et des fast food à chaque coin de rue!!! (wendy’s, mac do,…). En fait, tout vit au rythme des “cruise ships”: chaque jour, des milliers de touristes descendent d’un nouveau paquebot de croisière pour dépenser leur dollars!!! On est un peu perdu dans ce monde très superficiel…mais on en profite quand même pour aller chez Footlocker et chez Hooters (pour les connaisseurs, lol)!

Pour vous dire à quel point le contraste avec les autres îles est grand: il y a un télécabine pour monter au sommet d’un mont de…400m!!!

 

Welcome to the US….VI !!!

Les îles vierges, c’est une partie anglaise: BVI et une partie américaine: USVI…Les USVI (St John, St Thomas et Ste Croix) ne sont pas très parcourues par les français…pourquoi??? beaucoup de rumeurs à propos d’un visa obligatoire…Nous on a décidé d’y aller, on verra bien…

La douane: comme aux US, des douaniers qui aiment montrer leur autorité! Après avoir rempli les papiers, nous passons (un peu stressée et tendue pour ma part) au guichet…et là le douanier nous dit qu’il a une bonne et une mauvaise nouvelle…on n’a pas besoin de visa…cool, bonne nouvelle…mais d’un ‘ESTA’: formulaire à remplir en ligne AVANT d’aller sur le territoire US (valable 2 ans)…et ça, on a pas!…le truc,c’est que sans ça, on est interdit d’entrer sur le territoire américain pour cette fois…mais aussi…pour toutes les prochaines…A VIE, quoi!… là je crois que c’est la mauvaise nouvelle! …

Finalement, le gars nous explique qu’il peut “exceptionnellement”  remplir ce formulaire en ligne pour nous (1ère entorse au règlement) et déclarer qu’on est arrivé sur un ferry (2è entorse au règlement). Et oui, on ne peut pas arriver pour la première fois aux Etats-Unis par son propre moyen de transport (transport commercial obligatoire: avion/ferry/…)

Cette petite fleur qu’il nous fait est en fait ‘autorisée’ aux USVI parce qu’ils ont déjà refusé trop de monde venu en voilier… et ce refus interdit d’emblée une nouvelle entrée sans un visa spécial!

Bref, après plus d’une heure passée à la douane, on est autorisé à rester aux US (3 mois!)!!!!

On a pas osé prendre de photo à la douane, mais on est bien loin des douanes auxquelles on était habitué, Barbuda par exemple :

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On en profite pour se balader tranquillement dans la ville de Cruz Bay (St John).

On décide de rester au mouillage  pour la nuit, et de partir le lendemain pour St Thomas…mais c’est pas fini!

Après une super nuit au calme, le réveil est plutôt  raide: un Ranger armé gueule à coté du bateau à 7h pour nous demander nos papiers!!! Apparemment on avait pas le droit de dormir ici: ça fait parti du National Park…Il embarque les papiers de cap’tain  Bo et  ceux du bateau d’à coté… Boris est obligé de le suivre au bureau pour un sermon à la ricaine (encore un): mouillage autorisé pour 3h (juste pour faire la douane) et donc pas pour dormir! sur son plan, la limite du parc est flou…mais pas moyen de discuter : c’est pas son problème, le capitaine devait se renseigner! résultat: 75$ d’amende: une journée qui commence bien!!!

Star  Welcome to the USA!  Star

Jost Van Dyke

Mouillage dans 2m30 d’eau,  la quille touche presque le sable… on a même vérifié la marée (pourtant que 30cm  maxi ici) pour être sur de pas s’échouer en pleine nuit!…un sable blanc et une eau transparente…peut être une peu trop transparente, car on voit les gros poissons…qui font peur: un gros barracuda (plus d’1m) qui squatte sous le bateau, un gros tarpon (plus gros que son copain le barracuda) qui chasse au bord de la plage et qu’on a d’abord pris pour un requin, mais aussi une belle petite raie!

 

Peter and Norman

Les îles Vierges sont réputées pour avoir été un grand repaire de pirates il y a quelques siècles. Les noms des plages, baies et îles en découlent, et du coup on a mouillé dans la magnifique baie de Dead Man’s Bay, juste en face de Dead Chest Cay, sur Peter Island. Mignon pas vrai?

Les noms viennent des années 1700 où le fameux Barbe Noire (Blackbeard) a décidé d’abandonner 15 de ses pirates sur l’île de Dead Chest Cay (qui ressemblerait à un tronc humain vue du Nord-Ouest…) avec 1 seule bouteille de rhum. Apparemment certains auraient voulu traverser à la nage jusque la plage en face,mais sont tous morts, d’ou le nom de Dead Man’s Bay !

Fifteen Men on the Dead Man’s Chest
Yo-ho-ho and a bottle of rum
Drink and the devil had done for the rest
Yo-ho-ho and a bottle of rum




C’est à Norman Island qu’avait été enterré en l’an 1750 le trésor des ‘Pièces de Huit’, il a été retrouvé 160 ans plus tard dans la cave la plus au Sud de Norman Island… sur une pointe nommée Treasure Point.
On a fait du snorkeling dans les caves mais pas de trésor en vue à part les dollars dans les poches des touristes américains!

Tortola

Après une journée de repos bien méritée, on est d’aplomb pour grimper en haut du Mont Sage, le point culminant des BVI. APrès s’être trompé de route, avoir escalader la mauvaise montagne, on s’est résolu à suivre les conseils de l’office du tourisme : on ne peut pas y aller autrement qu’en taxi…. (ils avaient bien raison!)

Par fierté on a quand même fait le retour à pied et en stop! Tire la langue

 

Houle du nord = laisser le bateau au mouillage  = partir faire du bodyboard!

Magnifique spot à Cane Garden Bay où j’ai finalement décidé à me mettre à l’eau après de longues minutes d’hésitation. Superbe vague, dommage qu’elle termine sur les rochers, ma hanche s’en souvient.