Marie-Galante, la galette

3 fois que nous naviguons dans les eaux guadeloupéennes sans jamais pouvoir aller à Marie-Galante, face au vent et au courant….mais cette fois, en partant de Pointe-à-Pitre c’est possible!!!

Le mouillage de l’anse Canot est magnifique, et on ne sait pas pourquoi les gens y viennent que pour la journée…nous y passons la nuit…quoi de mieux qu’un petit plouf dans une eau transparente au réveil…(ça va nous manquer!)

Pour faire le tour de l’île, on loue un scooter à St Louis…Gueule Grand Gouffre, Caye Plate, Capesterre et ses belles plages (dommage qu’il y ait des algues), les moulins (une centaine sur l’île), les distilleries,…une journée bien remplie qui s’est terminée par une pièce de théatre (en créole…guadeloupéen!).

 

La rivière salée

La rivière salée se trouve entre les 2 ailes du papillon de la Guadeloupe, c’est le moyen le plus rapide d’aller du Nord de la Guadeloupe (Grand-cul-de-sac marin) au Sud (Petit-cul-de-sac marin et Pointe-à-Pitre).

Le seul hic (pour les voiliers), c’est qu’il y a des ponts…et qu’ils ne s’ouvrent qu’une fois par jour…Le 1er (Pont de l’Alliance) à 4h30 et le 2ème (Pont de la Gabarre) à 5h…Pour ne pas louper l’ouverture, nous avons décidé de mouiller la veille devant le 1er pont…dans un décor de mangrove…plein de moustiques…avec comme bruit de fond l’autoroute!!! Ajoutez à cela la peur de se prendre un bateau de pêche filant à toute allure…

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Après avoir passé les 2 ponts, nous arrivons au lever du soleil à Pointe-à-Pitre…avec une seule envie: dormir au calme…à la marina!!! Le service 24/24 de la marina ne répondant pas, on accoste le ponton à fuel…où on dort 2 bonnes heures…Au réveil,on en profite pour faire le plein et on prend une place à quai à la marina…le grand luxe: eau et électricité à volonté, douches, machines à laver le linge, supermarchés et restaurants à 2 pas…

On en profite donc pour faire quelques lessives, les courses, le nettoyage du bateau et quelques bricolages…en tête de mât, avec la réparation de notre feu de mouillage…

Guadeloupe…Grand-Cul-de-Sac Marin

En partant de Montserrat, notre objectif était d’arriver dans le Grand-Cul-de-Sac Marin, au Nord de la Guadeloupe… ça n’a pas été facile…il a fallut serrer le vent au maximum…et malgré celà, au bout de 4h, notre cap était plutôt sur Deshaies (Ouest de la Guadeloupe)…Le vent était faible et le courant contre nous (environ 1 noeud)…bref on dérivait plus qu’on avançait! Mais la tendance s’inversa vers 12h…le vent forcit, tourna plus au Nord et le courant s’inversa…

Après 10h de nav, on arrive finalement devant le chenal d’entrée de Ste Rose…les bouées ne sont pas faciles à repérer…la dernière est même manquante…il y a des cayes partout…le soleil se cachent derrière les nuages, impossible de voir où il faut passer…même le GPS ne s’y retrouve pas…on patiente… à 2 doigts de mouiller dans le chenal, des pêcheurs nous indiquent le chemin!!!

On se retrouve dans un petit port de pêche, derrière une digue, avec seulement un autre bateau au mouillage…l’endroit est calme, à l’abris de la houle (ça nous change de Montserrat)…une bonne nuit nous attend!!

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La ville est sympa (avec une bonne boulangerie!!!), il y a plein d’endroits à voir…c’est décidé, on reste quelques jours!!!

Samedi matin, on part explorer le Grand-Cul-de-Sac en annexe…eh oui avec Freddy c’est désormais possible!!!

Après avoir serpenté de long en large la mangrove durant plus d’1h, on trouve finalement l’embouchure de la Rivière Moustique, que l’on remonte tranquillement: le paysage change au fur et à mesure qu’on rentre dans les terres…

Après un petit pic nic au bord de la Rivière, on prend la direction du “large” et des les îlets de Carénage: réserve de Frégates et un îlet de de sable blanc.

Pliés en 4 après plus de 10 milles en annexe dans la journée, on apprécie de s’allonger sur les couchettes du bateau. Après le moteur, c’est l’annexe qu’il faudra changer (un peu plus grande serait pas mal) pour faire des explorations comme celle-la!

Le lendemain il est temps de quitter Sainte Rose pour se rapprocher de la rivière salée. Sous un temps à grains, on a du mal à trouver les passes d’entrée au milieux des cayes. Trempés, on décide de prendre la passe à Fajou, la plus large, et de mouiller au plus vite devant l’ilet à Fajou. L’endroit est superbe, d’autant plus que la dizaine de bateaux présents repartent à la tombée de la nuit (demain c’est lundi, au boulot!) et on se retrouve seuls au mouillage. Petite surprise au réveil pendant la baignade : il n’y qu’un 1m90 de fond, ce qui fait tout juste 20cm sous notre quille (le vent a tourné pendant la nuit)! On a eu chaud …

Montserrat…et son volcan!

Le volcan de Montserrat (la Soufrière de Galway), éteint depuis longtemps, s’est réveillé depuis 1995. Les premières éruptions entrainent l’évacuation du sud de l’île et de sa capitale , Plymouth, qui ont été par la suite ensevelis sous les cendres et roches volcaniques. En fait, c’est le dôme du volcan qui n’arrête pas de grossir (accumulation de lave) et qui s’effondre  régulièrement depuis ces 15 dernières années.

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Il y a également des éruptions ‘explosives’ qui envoient des tonnes de cendre à plus de 10000m d’altitude. La dernière date de 2010 et on s’en souvient car on avait reçu des cendres jusqu’en Martinique!

Seul le Nord de l’ile est épargné, la population (les 5000 qui sont restés sur 12000 avant éruption) s’y est réfugiée. La partie Sud est une zone d’exclusion ou on ne peut accéder qu’avec un guide. On trouve alors un taxi/guide qui nous fait le tour de l’ile, en compagnie d’un couple de hollandais (également sur un voilier) pour partager les frais.

Les dégâts sont impressionnants : la ville a été complètement recouverte, on ne voit plus que le dernier étage des bâtiments de 3 étages à l’origine! l y avait également un mouillage (Old Road Bay) qui a complètement disparu aujourd’hui : la terre s’est avancée sur la mer de plusieurs centaines de mètres! On voit les restes du ponton…aujourd’hui au milieu de la végétation à plus de 200m du rivage…

St Kitts et Nevis

Les 20 miles qui séparent Statia de St Kitts (canal de 7 milles), sont normalement pépères, mais pour nous la nav était plus longue que prévue car on avait le vent dans le nez (il a complètement tourné au SE) et la mer était hachée. Bref, on a du faire les 10 derniers miles au moteur…pas passionnant!

Mouillage à Basseterre (capitale de St Kitts, où se trouvent les douanes). On arrive en annexe au ponton des ‘cruiseships’ et on découvre une ville ‘Disney’ faite pour les passagers des paquebots. Bijouteries, resto et autres boutiques de souvenirs venus tout droit de Chine. Pas terrible au premier abord, mais finalement derrière ce masque on trouve la ‘vraie ville’ antillaise :  grouillante de monde, grillades en pleine rue, concerts et sound system partout… quelques courses et une bonne soirée pour nous!

On décide le lendemain d’aller mouiller dans une autre baie (White House) bien plus tranquille! C’est là que Allan et Muriel nous ont rejoint à bord de leur catamaran Foreigner…On s’était rencontré au carénage du Marin en mai 2010…plein de choses à se raconter…on passe le dimanche ensemble: déjeuner sur leur bateau et apéro-dinatoire sur le notre…Je vois qu’ils ont à bord de leur bateau un petit hors-bord pour annexe qu’ils n’utilisent pas vraiment… c’est leur moteur de ‘secours’. Je demande à tout hasard s’il n’est pas à vendre…après  quelques négociations, on se met d’accord sur un prix très raisonnable…pour que finalement Allan décide de nous offrir le moteur! il a 10 ans, mais il est comme neuf, car il n’a servi qu’une vingtaine d’heures… ça tombe bien, le notre est en fin de vie, et commence sérieusement à montrer des signes de faiblesses (sans compter le bruit qu’il fait!)

On garde donc ‘Sac à clous 2’ au fond du coffre et on accueille avec joie Freddy (Mercury) à l’arrière de l’annexe!

Petite navigation d’une heure pour rejoindre Nevis, faire le tour de la ville de Charlestown (bien sympa), quelques courses et la clearance de sortie…

Statia (St Eustache)

L’arrivée à Statia est surprenante, car il y a plus de porte-containers que de voiliers…la raison: Statia possède d’énormes réserves en fuel pour ravitailler ces monstres marins.
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Statia (tout comme Saba) est une ancienne colonie hollandaise, ce qui explique l’architecture des maisons et du fort. Oranjestad, la “capitale” (3000 habitants) était à l’époque le port le plus actif des Antilles, il reste quelques ruines de cette époque faste.
La ballade dans la ville est agréable, on s’y sent bien, les gens sont très accueillants. Ils ne voient pas beaucoup de touristes  et ca nous change un peu des Iles Vierges où on se sentait parfois être un porte-monnaie ambulant.Il y a même quelques perroquets en liberté en ville!
Après 2 jours de repos, on a réussi à se motiver à marcher jusqu’au sommet du volcan: the Quill (600m). On a bien fait, car après 2 bonnes heures de marche (escalade pour la fin) la vue est magnifique!!! Sur le chemin, rencontre avec des serpents (non venimeux!) et quelques Bernards l’Hermite.

Saba, l’inaccessible!

Malgré nos 17h de nav, en arrivant à Saba, on décide de faire un crochet au Sud de l’île à Fort Bay pour faire la clearance (douane)….Devant le port, la mer est dégueulasse…les bouées d’amarrage sont loin du quai…trop loin pour nous et notre annexe…et ben tant pis, on ne fait pas la douane…si on a un contrôle, on expliquera qu’on a essayé…en espérant qu’ils soient plus sympas et compréhensifs qu’aux USVI (pas difficile!).

On mouille dans le seul mouillage de l’île, devant d’immenses falaises…on est les seuls mouillés, les autres bateaux sont plus au large sur des bouées du National Park (à payer à la douane!).

Une bonne sieste et un magnifique snorkeling (beaucoup de tortues) occupent notre après-midi.

La nuit tombe et la mer semble de plus en plus agitée…la houle rentre dans la baie…le bateau est remué dans tous les sens…on a peur que notre ancre dérape et qu’on finisse dans les rochers…si on reste là, on va pas réussir à dormir, mieux vaut prendre une bouée à l’extérieur…la mer sera tout aussi agitée (voir plus), mais au moins on sera bien accroché…Le problème est qu’il fait nuit noire (la lune se lève qu’à 23h) et qu’on ne trouve pas les bouées…la poisse…on a pas le choix, il faut en trouver une (on ne peut plus mouiller car il y a 20m de fond)…après plusieurs aller-retour le long de la côte, on en trouve finalement une…maintenant reste plus qu’à nous y amarrer…pas facile avec cette houle…1er essai: on perd notre gaffe…heureusement qu’on en a une 2ème…après plusieurs essais, soit environ 1h depuis qu’on a relevé l’ancre, on réussit enfin!!! ouf!!!

Epuisés, on va malheureusement passer une nuit horrible, balloté dans tous les sens, les vagues déferlant même sur la coque, on se croirait en pleine navigation! (normal, les bouées sont au large!)

Au réveil, après 2 nuits quasi-blanches d’affilée, le départ pour Statia est unanime!!! (en espérant que ce soit mieux protégé!)

Petite frayeur:

En pleine navigation, au nord de Saba, un hélicoptère de l’armée nous survole…il s’approche de nous…descend à la surface de la mer, juste à quelques mètres derrière notre bateau et nous observe avec des jumelles…pas très rassuré, on se demande bien ce qu’il nous veut…c’est parce qu’on a pas fait notre clearance?…qu’on a pas payé le Marine Park (6 $US)?…ou bien c’est les parents qui ont lancé un avis de recherche, car ils avaient pas de nos nouvelles?….Après quelques minutes, l’hélico repart…Boris me “rassure” en me disant de ne pas m’étonner s’il y a un speed boat qui débarque pour fouiller le bateau….

Pas de speed boat…c’était juste un petit contrôle…ou alors il recherchait un bateau…en tous les cas, ça m’a bien fait flipper!!!

The Anegada Passage II: Le Retour

Après 4 jours dans le Nord Sound (Virgin Gorda) à se reposer, bricoler, ranger, nettoyer,…,profiter des “Happy Hours” et de la piscine du Yacht Club, la fenêtre météo tant attendue s’ouvre à nous: vent de secteur Nord Est de force 4 avec une mer agitée s’amortissant…parfait!!!

Le Anegada Passage est réputé difficile surtout dans ce sens, car on est contre le vent et le courant. Certains mettent parfois le double du temps de l’aller, contraints à tirer des bords…on est prévenu…paré psychologiquement on s’attend au pire… 17h à l’aller…ça peut faire 24h ou plus au retour!

Le départ vers Saba (meilleur cap que St Martin, car plus au sud) est donc fixé à dimanche 11 vers 17h, ce qui nous permet de partir et normalement d’arriver de jour!…une nuit toute entière en mer…

Le vent est bien NE, la mer est calme, avec toute la grand voile et tout le génois, on avance bien, à 6 noeuds (1/2 noeud de courant tout au plus), en plus on est pas obligé de faire du près serré…agréable…comme le ti punch qu’on s’est fait à l’heure de l’apéro!

Vers 18h30, la nuit tombe, plongé dans le noir (la lune se lève qu’à 22h), c’est notre pilote auto qui prend le relais à la barre! On voit seulement les étoiles et quelques lumières à l’horizon, un paquebot de croisière, et quelques autres voiliers profitant de cette belle météo!

Après un petit sandwich, on commence nos quarts…à tour de rôle on dort (du moins on essaye de dormir) 1 ou 2 heures à l’intérieur du bateau…

La nav passe vite…au lever du soleil, on aperçoit déjà Saba… il ne reste plus que 20 miles (sur les 83 estimés)…

On arrive sur Saba vers 10h… soit en un seul bord, 85 miles en 17h!!!

Anegada Express

Entre Virgin Gorda et Anegada, il y a 12 miles, ce n’est pas long surtout avec le vent qu’on a, mais la mer est agitée (malgré l’immense barrière de corail). Ca n’a pas empêché une photographe de nous prendre en photo depuis son annexe (quelle folle!!!…on avait déjà acheté une photo à un fou du même genre à Bequia, et faut dire que c’est plutôt sympa d’avoir une photo du bateau sous voile).
Pour voir les photos de Troïka sous voile, cliquez ici : http://www.digiproofs.com/ecom/g.pl?a=08x2xd60zdn9qck6 puis il faut chercher TROIKA dans la liste!
Après avoir essuyé quelques grains (pointe à 7,7 noeuds au près, avec 4 tours dans le génois et 1 ris dans la grand voile!), nous apercevons enfin Anegada (l’île est tellement plate qu’on ne la voit presque pas).
A hauteur du chenal d’entrée, nous affalons les voiles pour finir au moteur. L’arrivée n’est vraiment pas agréable, on est contre le vent et les vagues. Je prend peur lorsque j’aperçois juste derrière le bateau des vagues qui déferlent…des cayes qu’on aura de justesse évité?…non, ça bouge…ce sont 2 baleines…incroyable par 7m de fond…allez, on fait 1/2 tour pour les voir de plus près (pas trop quand même!)
Le mouillage d’Anegada est moins protégé qu’on le pensait, car le vent soulève la mer (il y a du fetch)…on est un peu remué, mais pour quelques jours ça ira…
Pour visiter l’île, on décide de louer un scooter…Génial, l’île est plate, les routes droites et en  bon état…en route…Petit tour de la “ville” de Settelment  (désertique), promenade le long de 2 magnifiques plages: une au vent: Loblolly, et une sous le vent: Pomato, et recherche des flamands roses au niveau des étangs…
On s’arrête le midi dans un resto bien sympa. Boris s’est amusé à "pyrograver“Troïka”  à l’aide d’une loupe dans un morceau de bois, qu’on a ensuite accroché au bar.
C’est là, qu’on capte rapidement nos mails, et la météo….qui annonce beaucoup de vent (25-30 noeuds)…pour cette nuit et demain….il est malheureusement plus sage de quitter notre mouillage (et donc Anegada)…
Nous rendons donc notre scooter plus tôt que prévu et levons l’ancre pour dormir au calme à North Sound (Virgin Gorda)

The Baths

Sur l’île de Virgin Gorda, se trouve le très célèbre site de “The Baths”: d’énormes rochers en granit empilés comme s’ils étaient tombés du ciel. On se ballade sous et entre les rochers, qui laissent découvrir des petites piscines naturelles. Sympa, quoi!